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L'économie du Bien Commun

Dernière mise à jour : 26 déc. 2021



L'économie du bien commun proposée par l'économiste autrichien Martin Felber aspire à être une alternative au capitalisme prédateur. Pour M. Felber, il est urgent de développer un modèle qui ne considère pas seulement le bénéfice économique pour ses propriétaires comme l'objectif de l'activité commerciale, mais aussi, et surtout, le bien commun, c'est-à-dire l'impact sur la société dans son ensemble.


Pour Felber, l'éthique doit être le fondement de l'activité économique, et des valeurs telles que la confiance, l'honnêteté, la responsabilité, la coopération, la solidarité, la générosité, ainsi que la durabilité écologique sont essentielles. Sa philosophie peut être résumée comme suit :

Un peu plus de temps pour soi, un environnement un peu plus propre et des relations sociales renforcées suffisent pour avoir une vie bien meilleure.


Mais comment quantifier les valeurs proposées par Felber ? Selon l'économiste,


il est plus difficile d'aller sur la lune que de mesurer l'augmentation du bien commun. Dans l'économie actuelle, nous confondons la fin avec les moyens. Toutes les Constitutions des pays démocratiques disent que l'argent doit être le moyen du bon fonctionnement de l'économie et non sa fin ; la fin doit être le bien commun. Et notre proposition consiste à mesurer la portée de cette fin : lorsque nous mesurons le succès de l'économie, d'une entreprise, d'un investissement, nous devons mesurer la portée de la fin et non la disposition des moyens. C'est pourquoi nous proposons le produit du bien commun au lieu du flux monétaire et un bilan du bien commun au lieu ou à côté du bilan financier. Nous pouvons mesurer le degré de respect de ces critères et attribuer des points au sein de ce bilan. Les entreprises qui ont plus de points auront plus d'avantages et seront plus médiatisées, auront de meilleures conditions de crédit, plus de marchés publics ou paieront moins d'impôts.


La plus innovante des idées de Felber est peut-être une matrice, ou bilan du bien commun, qui permet d'évaluer et d'auto-évaluer la contribution au bien commun des différents acteurs économiques.


Cette matrice met en relation quatre valeurs essentielles, la dignité humaine, la solidarité et la justice, la durabilité environnementale, ainsi que la transparence et la participation démocratique avec les principaux acteurs de la société.


Nous considérons que l'effort de Felber pour traduire des valeurs abstraites en éléments mesurables est louable. Nous ajoutons quelques commentaires qui peuvent aider à réfléchir à ce modèle économique influent dans l'optique du bien commun :


1. Le modèle suggère un "réseau" d'acteurs et de forces entrelacés, plutôt que la vision économique classique simpliste dans laquelle l'anonymat prévaut (sociétés "anonymes") et l'étrange notion "hobbesienne" selon laquelle la somme des égoïsmes (chaque acteur économique agissant en vue de son propre bénéfice) régie par "la main invisible" nous donne le meilleur des mondes possibles.


2. Cela implique un changement de paradigme, passant d'une vision darwinienne de la survie des "requins" les plus aptes à une vision beaucoup plus moderne qui considère l'évolution comme un produit de la solidarité plutôt que de la compétition.


3. La principale limite pratique du modèle proposé par Felber est peut-être qu'il semble plus adapté, compte tenu du comportement monopolistique des grands acteurs économiques actuels, à des espaces économiques plus limités où les "voisins" se connaissent et s'entraident, au moins en cas de catastrophe.


Et comme le monde semble se fragmenter, revenir aux communautés locales, et les considérer comme des acteurs fondamentaux, est peut-être une très bonne idée.


Nous terminons en remerciant Martin Felber et ses audacieux disciples pour leurs contributions stimulantes à la philosophie du bien commun.


Dr. Harry Costin


Sources:

https://economiadelbiencomun.org/ Accèss: 5 Juillet 2021


 
 
 

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